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Philo - selfie
18 décembre 2015

05 dec. - 07 dec. PUNTA UVA

SCENE DU BUS : PREMIÈRE

Le samedi 05 décembre fut donc le jour des adieux avec la famille de Francisco. Son père était absent ce qui nous pesait un peu, mais c'est surtout avec sa mère que nous avions beaucoup discuté et tissé quelques liens. Malgré tout, nous ne sommes pas encore familier avec les coutumes locales.. Depuis ces 3 derniers jours nous avons appris que pour se dire bonjour, la proximité invite à se faire une seule bise sur la joue, généralement la droite, quand la politesse de l'inconnu se contentera d'une bonne poignée de mains. Mais pour se dire au revoir, nous n'avons pas vraiment trouvé le manuel du parfait adieu costa ricien.. Un peu gêné, je palabre quelques mots doux à Maria, lui disant à quel point nous avons été touchés de leur accueil et de leur sympathie ; et presque machinalement il est possible que mon subconscient m'ait invité à me tenir un peu derrière Greg, le laissant de fait passer le premier ce qui me semblait être une épreuve de maladresse. Il se lance, avance d'un petit pas vers elle, elle l'imite vers lui et alors qu'il s'apprête à tendre la main, elle lui tend franchement la joue. Finalement du point de vue de mon petit recul, les choses me semblent très naturelles. Aaah le subconscient je vous jure.. Bref, vient ensuite mon tour, je sais désormais quelle conduite tenir, reçois mon embrassade, et nous voilà partis. "Et Francisco ???" allez-vous vous empresser de me dire, laissant votre subconscient, encore lui, faire naitre en vous, sans vous en rendre compte et avant même de lire la suite de l'histoire, un réactionnaire dédain de jugement plein de bonnes volontés à l'égard de celui qui nous a accueilli, logé, nourri et facilité tant de choses ; et bien non, pas d'adieu avec Francisco ! Voilà ! Mais laissez-moi tout de même vous rassurer sur son sort : en fait Francisco a décidé de prendre son lundi matin et de se joindre à nous pour 2 jours du côté de Puerto Viejo. Très bonne nouvelle pour nous qui apprécions vraiment le bonhomme. Nous voilà donc tous les 3 conduits par son frère, Gabriel, jusqu'à un des nombreux terminaux de bus que comptent la ville, point sur lequel je m'attarde un peu pour les prochains d'entre vous qui désirent parcourir le Costa Rica. 

Donc ici, on voyage toujours en bus, pas de trains dans le pays. Le problème, c'est que les bus ne sont pas gérés par une ou des compagnies nationales, réunies sous 1 voire 2 - 3 sites internet bien fait qui permettraient de disposer de toutes les informations nécessaires au bon déroulement du trajet. Non ici il y a tout une multitude de compagnies, en gros une pour chaque coin du pays, et selon l'endroit où vous voulez aller, le départ se fera dans un des terminaux de la ville. Mais il est à peu près aussi difficile pour nous de savoir quelle compagnie va où et de quel terminal elle part que pour 195 pays de trouver et honorer un accord sur les perspectives d'évolutions climatiques des 85 prochaines années. Bon certes ils ont fini par le trouver cet accord, mais il n'est pas encore honoré. Bref vous l'avez compris, c'est compliqué ! Du coup pour cette fois pas trop, Maria connait le nom de la compagnie qui va de San José à Puerto Viejo, il s'agit de MEPE AUTOTRANSPORTES dont le site est le suivant : http://www.mepecr.com

Et bien entendu, Francisco et son frère savent de quel terminal le bus part. Mine de rien on vient de s'épargner une ENORME galère. Parce que je vous ai pas dit, mais il est à peu près aussi difficile pour nous de nous y retrouver dans le réseau de transport en commun que pour 195 pays de trouver un accord..bla bla bla. Les bus à San José, c'est la merde, et cette fois je n'ai pas de site à vous donner pour vous y retrouver. Prenez le taxi (assez cher). Donc nous voilà au terminal de bus, assez en avance parce que Greg est une véritable flipette sur les horaires et prend toujours une marge d'environ 3 jours. Non sérieux je vous jure, ok moi je suis souvent un peu juste sur les horaires, mais même pour quelqu'un de normal, Greg est vraiment vraiment trop en avance. Du coup si ça traine un peu plus que ce qu'il a prévu dans sa tête, et ça trainait forcément plus que ce qu'il avait prévu dans sa tête, il se met une pression monstrueuse, partagée avec le plus grand altruisme qui lui soit possible d'offrir. On prend nos tickets pour 5430 CRC par tête soit environ 10 $, puis nous voilà partis. 

Départ de San José à 4h, soit en plein d’une des nombreuses heures de pointe de la capitale. Pas mal de monde dans le bus et pas beaucoup de place pour nos grandes jambes à nous.. par contre il n’y a bien que nous que ça dérange tant le phénotype local n’impose pas d’être grand, bien au contraire. Mais bon les places sont numérotées, on a bien l’impression de ne pas avoir trop le choix quand à la localisation de nos sièges. Enfin ça c’était au début ! Quand j’étais tout seul sur deux places et par conséquent, avant qu’un sumo local, ayant probablement ignoré le phénotype décrit ci-avant depuis son plus jeune âge, ne s’impose brutalement sur son siège, celui de l’allée centrale, me renvoyant de par le fait, une fois installé de toute sa masse, coincé entre sa grosse cuisse pleine de sueur, son gros bras plein de sueur, la fenêtre à ma gauche et le siège devant moi que je visualisais déjà tambouriner dans mes genoux tout le trajet durant. 4h30 de voyage prévu. Cool. Bon alors là je me suis mis à regarder tous les gens monter dans le bus, zyeutant toutes les places qui se remplissaient et surtout, bien plus important pour moi, celles qui ne se remplissaient pas, et allaient pouvoir me laisser une ou plusieurs alternatives dont il me resterait à juger la situation d’avantage qu’elle(s) pourrai(en)t représenter face à celle de 4h30 plié en 8, inlassablement collé à mon bébé géant suintant de voisin d’autocar. Les portes se ferment, on fait 50 m, et bim DEUX PLACES côte à côte, rendez-vous compte du caractère graalesque de l’opportunité dans la situation qui est la mienne, deux places côte à côte, disais-je, libres ! Ni une ni deux je m’absous de m’exprimer dans un espagnol aussi naissant qu’italianisé en gigotant frénétiquement sur mon siège, ce que le gros bébé sumo interprète immédiatement de la plus claire des façons qu’il soit en me laissant libre de m’extirper sans plus tarder de la prison de verre et de sueur à laquelle il m’avait condamné voilà pas 7 minutes, tel un bourreau ayant pitié d’une injuste sentence à abattre. La barrière de la langue ? Quelle bonne blague ! (bon en fait si, demandez à Greg à quel point c’est une barrière quand il s’agit de draguer dans les bars et que la seule réponse anglaise à la question "hablas inglés" est un cinglant "no", retourné avec une aisance linguistique invitant d’abord à penser à de l’ironie, puis révélant finalement l’hégémonie de la seule et unique justification d’une réponse si assurée : "no" s’utilise aussi bien en anglais qu’en espagnol).

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Trop glauque l'ambiance du bus en pleine jungle sous la pluie battante...

Le reste du trajet fut monotone et long ; en quittant San José nous devons traverser une chaine de montagnes pour nous rendre du côté de la mer des caraïbes, à l'est. Il est déjà 5h passé, le soleil est donc vraiment bas, prêt à se coucher, nous sommes entourés d’une jungle qui assombrit encore le paysage et pour ne rien arranger, il pleut. Bref, un décor qu’aucun d’entre vous ne nous aurait envié étant donné que nous n’avons jusqu’à preuve du contraire aucun ami, commun ou non, issu de l’espèce des amphibiens. Nous arrivons donc bien plus tard et de nuit à Puerto Viejo. Il n’y a jamais rien de bien excitant à arriver de nuit dans un endroit inconnu, on ne distingue rien, aucun repère, tout ce qui est plongé dans le noir devient suspecté de bizarrerie ou de danger, en clair il n’y a rien à faire à part aller se coucher. Sauf que bon, comme nous sommes des champions de l’anticipation et que nous sommes samedi soir, ce qui a au moins autant d’importance sinon plus dans la conséquence de ces deux vérités que la première des deux énoncées, nous n’avons pas été en mesure de trouver une auberge pour nous trois sur Puerto Viejo même. Notre hôte, Francisco, a donc contacté dès hier l'auberge "Selvin's house" située à quelques kilomètres de là, à Punta Uva pour être précis, un endroit moins touristique, plus préservé, mais aussi plus calme et tranquille que la bourgade de Puerto Viejo. Plus de bus à cette heure-ci pour rejoindre Punta Uva, nous devons opter pour un "taxi" qui nous coutera 10 $ de plus. Une fois arrivés, la mission se résume a prendre une douche avant de pouvoir enfin se reposer de ce trajet qui fut finalement assez éprouvant de longévité et d’inconfort. 

 

PUNTA UVA

Le lendemain, le réveil est bien matinal, comme toujours, pour Francisco mais aussi pour Greg qui se motive dès 7h à l'accompagner courir un peu dans les alentours. De mon côté je reste au lit encore quelques temps, ben oui parce que bon, mon genou ne me permet de toutes façons pas de courir, béni soit mon genou ! Ensuite nous nous la somme joués à la française, ils ont pris des douches, on a avalé un petit déjeuner à base de thé offert par l'auberge et de gâteaux qu'il nous restait, puis nous aovns patiemment attendu 9h15, soit l'heure du coup d'envoi de CABCL - ASM en France ! Le wifi n'a rien de vraiment génial, mais nous a malgré tout étonné de sa robustesse tant les coupures durant le match en streaming furent rares et réduites dans le temps. Francisco a commencé par s'accrocher pour comprendre les règles de ce sport qu'il ne connait que très peu, mais dont il est tout de même allé voir un match au stade Chaban Delmas alors qu'il était venu voir sa soeur à Bordeaux. Néanmoins passée 1h de match, il craque un peu et se désinteresse petit à petit du match. Comment lui reprocher... Bref aprèa fait nos français pendant près de 2h donc, nous pouvons reprendre l'ordre des choses telles qu'elles se déroulent ici. La faim se faire sentir pour chacun d'entre nous, sportifs de l'aube ou on, nous mangeons donc sur place le plat local qui nous est conseillé par Francisco parce que semble-t-il fameux. Le plat local s'appelle un "casado", servi au choix avec du poulet, du porc, du boeuf ou du poisson. En gros le casado c'est un mélange de riz et de haricots noir avec du lait de coco, quelques légumes en morceaux, une petite salade avec des tomates et des bananes à la poêle. Le tout accompagné, donc, de viande ou de poisson. On se régale vraiment, rien à dire. Dès le début d'après-midi on va faire quelques courses, nos premières dans le pays et comme dans chaque nouveau pays, il faut passer 15 plombes dans le magasin pour savoir comment il est organisé, comment et où trouver ce qui pourrait nous plaire dans le bourbier localement authentique étalé de rayon en rayon. Bref on trouve notre bonheur puis on file vers la plage, une des plus belles du coin selon la mére de Francisco. Pas de bol, on a eu un temps bien mitigé, et c'est même la pluie qui finit par nous faire partir et rentrer à l'auberge ; mais après avoir quand même profité de l'océan, atlantique de ce côté du pays, et surtout après avoir pris notre premier bain local.

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Petit fruit la passion pepouz sur la plage.

 

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 Le beau temps n'était pas trop au rendez-vous mais l'eau est quand même très bonne. 
Il faut savoir que décembre c'est le début de la saison sèche partout dans le pays, sauf sur la côte des Caraïbes qui devient plus pluvieuse.

La fin d'aprés-midi n'a que peu de substance, surtout si on doit la comparer à la soirée que nous avons vécu..! On se pointe dans une espèce d'auberge pas trop loin de la notre, auberge dans laquelle on nous a vendu plus tôt dans la journée une "fête du chocolat", ce qui bien entendu représente un argument de poids autant pour nous que la plupart d'entre vous qui auriez pu se retrouver à notre place, si tant est que vous ne vous sentiez plus vraiment à l'aise dans votre zone de confort française, et que vous ayez d'abord l'audace de le reconnaître (ce qui peut être un bien long chemin), puis la volonté de vous organiser pour changer la dite vie insatisfaisante (et j'ai bien conscience qu'elle est loin de l'être, insatisfaisante, pour tous). Nous nous retrouvons donc dans un espace ouvert et couvert dans lequel siège une tribu dont la moyenne d'âge se positionne sensiblement autour du notre, et dont la majorité des membres se trouvent absorbé par le DJ de la soirée dont le style de prédilection et du "mantra électro", si si ça existe, ou ça a au moins existé une fois l'espace de quelques heures lors de cette soirée. En gros on part sur une base d'électro très calme style yoga et meditation, puis s'y joigne un flutiste, et une "chanteuse" s'autorisant la production de vocalises à la fois envoutantes et intriguantes, que l'on peut qualifier de mantras, ou plutôt et pour être tout à fait honnête vis-à-vis de mon inculture, de l'idée que je me fais de ce que l'on peut appeler "mantras" dans le monde tel que je le connais aujourd'hui. J'ai donc passé ma soirée à me dire que mes amis Ben & Victo saurait à coup sûr comment profiter de la quintessence de cet évènement, pendant que je peine à déterminer le ressenti que me procure cet environnement à la fois étonnant de son accessibilité, et gênant de part le cloisonnement palpable existant entre les invités "classiques" de la soirée et nous. Donc, aprés un repas végétarien et la dégusation de chocolats fait main à l'ancienne sans glutene en économisant l'eau, l'énergie, en sauvant 18 espèces animales proches de l'extinction, permettant d'éradiquer la fin dans le monde, d'être en bonne santé, de devenir altruiste, et de sauver le monde de son propre déclin ; chocolats qui sont par conséquent absolument hors de prix, et bien la soirée prend fin sans que nous ne sachions trop si nous en redemandons ou s'il est grand temps pour nous de nous en retourner dans un monde qui semble plus à notre portée. Le choix s'est naturellement fait lorsque nous décidons de nous arrêter dans le bar au bout du chemin de l'auberge, soit à environ 50 m, pour déguster quelques bières locales fort raffraichissantes. Enfin, nous rentrons nous reposer, ce qui nous vaut de faire le chemin retour soit environ 1,5 km sur une route de campagne non éclairée de nuit. Comme à l'aller d'ailleurs, Greg (dans la série flipette) s'inquiète un peu trop ardemment des zones trop sombres de la route et demandera à plusieurs reprises à Francisco d'éclairer le chemin de la lumière de son téléphone. 

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La plage de Punta Uva est quand même assez cool.

 

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Et tranquille.

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Commentaires
N
Bonsoir mon Grand, <br /> <br /> <br /> <br /> Joyeux noël à tous les deux, pour commencer même si vous avez fait peu de choses Greg et toi pour fêter l’événement. Ici tout c'est bien passé, et même que le père noël ne t'a pas oublié aussi loin que tu sois, alors tu pourras te faire le cadeau comme tu le souhaite. Je pense que vous avez beau temps, mais ici c'est presque la même chose à quelques degrés près, mais grand soleil toute la journée.<br /> <br /> Pour la bronzette on attendra quelques mois de plus!!!!<br /> <br /> En attendant on espère la neige pour début février au moins et la encore tu nous aura battu d'une tête si tu es au canada. <br /> <br /> Trop chouette de suivre tes aventures même si c'est un peu long à lire parfois, mais plein de jolis détails.Ça met de l'exotisme dans mes journées banales, quoique en ce moment avec Lolotte c'est bien sympa.<br /> <br /> Bon gros bisous pour ce soir et à bientôt
D
Super plage, par contre vous êtes blancs comme des culs, va falloir un peu bronzer, là vous faîtes tâche sur le paysage !<br /> <br /> Sinon l'épisode du gros lard qui s'assoit à côté de toi dans le bus... Je compatis, je connais... J'ai fait Clermont - Munich avec Intercars assis à côté d'un bébé potelet géant qui sentait le Quick n toast... T'as eu du bol de pouvoir changer de place!<br /> <br /> Pour finir, si je te relis pas avant quelques jours, Jojo Edgar et moi, on te souhaite un joyeux noël !<br /> <br /> Gros bisous
A
Merci Mattiou pour le niveau de précision de la description du voisin de bus qui m aura permis d éviter des calories par coupure d appétit en règle... Sinon j étais content de voir que tu as fait tous ces km pour retrouver les plages bretonnes (fruit delà passion en plus et varec en moins toutefois...) pluvieuses. J espère sinon que vous vous amusez toujours autant et que tu arrives la bas à retrouver cette zone d inconfort qui t est chère (en tout cas ça a l'air...). Ici nous finissons les derniers jours de travail avec déjà la tête pleine des bons moments à venir pour Noël (que nous ferons dans la famille d Marie en vertu de notre règlement conjugal d alternance) et la grosse fiesta berrwilleroise qui se tiendra le 31 avec Ben, Perrine, Hayato, Maud, Étienne, Céline, Olivier et Julia... Thème couple célèbre et je t invite à deviner lequel nous ferons avec Marie... Merci par ailleurs pour ton journal est de bord sur les bons mauvais plans de ce pays... Je crois qu on prévoira le budget taxi ou une location de voiture quand on y ira... On t embrasse vieux et je te souhaite un très bon Noël aux tropiques...
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  • Philoselfie est le blog de suivi de mon voyage à travers quelques contrées des amériques. Il se veut évolutif au gré de mes expériences : parfois léger, introspectif, démonstratif, attentif, cinglant, profond, philosophique ou narcissique.
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