COSTA RICA ! Attends quoi ??
Alors oui je sais, ça fait des mois que je raconte à tout le monde que je vais au ? AU ???? Canada. Oui je sais. Mais si vous vous rappelez bien, quand vous me demandiez tous " mais alors tu vas faire quoi exactement pendant tout ce temps ??", je m'empressais de vous répondre que je ne prévoyais rien à très long terme parce que de toutes façons, en voyage, on change toujours nos plans selon les envies, humeurs, rencontres et autres péripéties du voyage. Et bien une fois de plus cette règle se confirme, et cette fois mes plans ont changé avant même de partir ! C'est l'histoire de la rencontre d'une vie, deux êtres que... Non je déconne. C'est juste que Greg (un pote, de longue date maintenant) s'est mis à devenir globetrotter depuis qu'il a suivi avec une passion frémissante et une jalousie grandissante mes précédentes aventures à travers l'Eurasie en 2009 puis l'Asie et l'océanie en 2013. Le bougre était donc parti de son côté dans ces mêmes contrées voilà bientôt un an, contrées dont il est rentré en août tout en sachant qu'il ne pouvait désormais plus se résoudre à un retour en douceur à la vie qu'il avait quitté, comme cela pourrait en étonner beaucoup, ce qui m'étonne à mon tour. Bref donc Greg voulait repartir, il a un temps songé à commencer son voyage par un bout de Canada avec moi, puis s'est révélé un peu trop apeuré par le froid (vous verrez qu'il est souvent apeuré par beaucoup de choses, mais très certainement pas par l'envie de m'en coller une après avoir lu ces lignes). Il a donc choisi de partir de son côté en Amérique centrale puis du sud en commençant précisémment par le Costa Rica, or il se trouve que ce sont des pays que je n'ai pas fait et compte faire un jour. En résumé, ça m'a un peu énervé de me dire que le seul de mes bons potes qui est enfin un backpacker a fait les pays que j'ai fait en Asie en décalé, puis que je ferai les pays qu'il fait en Am. en décalé, alors qu'il serait si cool de les faire ensemble. Et donc paf, n'ayant à ce moment pas encore investi dans le precieux sésame du billet d'avion, j'ai décidé de décaler mes plans pour profiter du Costa Rica avec ce cher Greg.
Donc on y est ! Depuis le 2 décembre pour être précis, mais le départ pour moi avait déjà un peu commencé le 27 novembre alors que j'ai empaqueté mon nécessaire de survie et de confort en Touraine. J'ai passé le reste du temps jusqu'au 2 décembre à Paris, profitant de ces quelques jours pour passer du bon temps avec ceux (surtout celle, elle se reconnaitra..) qui se qualifiront comme les meilleurs de mon entourage, quand je me contenterais de dire que leur présence, si elle n'enchante pas mes journées, ne les assombrit pas non plus pour autant :D.. Cette étape parisienne m'a laissé une étrange impression, déjà parti et pas vraiment non plus, curieux et excité de ce qui m'attend, mais stressé et pas vraiment sûr de réussir à changer si radicalement de vie, une nouvelle fois.. Bref pendant 5 jours, j'ai nagé de nuit en eaux troubles avec une frontale qui n'a presque plus de piles. Puis vint ma dernière nuit, la plus étrange, un compte à rebours s'est lancé dans ma tête si tôt la lumière éteinte, une nuit agitée ou chaque réveil inopiné m'a éclaboussé au visage le temps qu'il me restait pour ma dernière en France, ma dernière avant que je bascule vers l'inéluctable, le départ formel et acté, la nouvelle page de ma vie qui se tourne, avec semble-t-il cette peine que je n'aurais su soupçonner si prononcée. Enfin, c'est cette fois la sonnerie de mon téléphone qui me réveille. Tout s'est alors enchainé. Un dernier au revoir à Martin, puis gare du Nord, RER B (pour lequel j'avais pris 1h de marge et qui n'a pas eu le moindre souci, me faisant de fait arriver 1h plus tôt à l'aéroport), check-in (pour lequel je devais faire une demande d'entrée sur le territoir des Etats-unis qui a été plus compliquée que prévue et qui m'a fait remercier l'heure d'avance acquise grace au RER B), embarquement.
J'arrive à San José le soir vers 22h heure locale, 5h du matin en France. Greg et moi n'avons pas pris le même avion, il est déjà sur place et a retrouvé le couchsurfer chez qui nous avons prévu de passer les 3 premières nuits. Le climat est humide, mais pas si chaud que ça. Une fois la foule des chauffeurs de taxis traversée, je me retrouve à chercher un wifi afin de contacter Greg et Francisco. Impossible de trouver un wifi. Mais pas de problème pour autant, alors que je marche le long du trottoir pour essayer de les trouver garés quelque part, Greg m'interpelle un peu plus loin derrière moi. Bien content de voir une tête connue (même si je l'avais vu il n'y a pas 24h..). On monte dans la voiture avec Francisco et on file chez sa famille avec qui il vit. Ses parents sont super sympas, ses deux golden retriever sont super beaux ! On est accueilli comme rarement et on comprend bien vite que sa famille sera au top avec nous.
Son père ne parle pas trop autre chose qu'espagnol, sa mère comprend l'anglais et parle pas trop mal français, tout comme lui d'ailleurs. Sa grande soeur habite Bordeaux depuis deux ans, ils sont assez proches de la France. On ne traine pas trop ce soir là, après avoir discuté et fait connaissance, nous sommes installés dans nos chambres et nous nous couchons. Le lendemain, alors que nous nous demandions que faire (Francisco, lui, travaille), sa mère a décidé de prendre les choses en main ! Le matin elle nous fait le petit déjeuner typique du Costa Rica, du gallo pinto (du riz blanc avec des haricots rouges, des oeufs brouillés, et des plantanos maduros, des bananes pas très mûres cuites à la poêle et caramélisées dans un mélange de sucre et de jus), TROP bon ! Ça c'est la spécialité de son père qui déjeune avec nous ce jour-là. Un petit jus d'orange frais pour accompagner tout ça, on ne sait plus où se mettre tant on se sent assistés.
Ouuh comme il est content et gêné devant son petit déjeuner ! C'était trop bon !
Notez le pain "à la française", et le fromage local, ressemblant pas mal aux fromages italiens.
Ensuite sa mère nous laisse la matinée tranquille puis, ce midi nous partons tous les 4 (nous deux + les deux parents) au volcan Poas, un des volcans pas trop trop loin de San José pour visiter un peu le coin et pique-niquer là-bas. Encore une fois elle se charge de tout.. Un mot sur la conduite au Costa Rica, c'est un peu la jungle, tu passes si tu t'imposes, le klaxon sert de moyen de communication polyvalent, mais ce n'est pas aussi bordélique que l'Asie vis-à-vis des règles. Par contre, la ville est constament saturée de voitures et la circulation est infernale. Un bon périph parisien en heure de pointe ! Mais on se fait tout de même la remarque que nous ne nous sentons pas trop dépaysés, un peu comme si nous étions passés en mode backpacker, "habitués" aux affres de l'Asie et à l'organisation d'une ville et d'un pays profitant d'un climat chaud et humide. Le transfert au voyage s'est fait le plus naturellement du monde pour nous.
Le cratère du Poas, son lac acide et les fumerolles sulfurés.
Bref on arrive finalement au volcan, c'est un parc national donc il faut payer l'entrée, on se dit qu'on va payer pour tout le monde quand même ! On paye 34 $. En regardant le détail, il y a un tarif non résident et un tarif résident : 15 $ chacun pour Greg et moi, 2 $ chacun pour les parents de Francisco. Le ton est donné, le tourisme est la première ressource économique du pays. Bon et si au moins ça en valait la peine.. Honnêtement, le cratère du volcan était assez superbe, assez impressionant. Mais le parc national se résume en fait à une petite route piétonne d'1 km qui permet d'aller jusqu'au point de vue du cratère, puis d'un autre petit chemin permettant d'accéder à un deuxième lac (que nous n'avons pas pu voir car caché dans les nuages). 15 $ pour ça, en soit ça nous semble, en bons auvergnats, un peu exagéré. Il faudra s'y faire.
Un animal assez marrant qui trainait vers le point de vue du cratére.
On trouvait ça énorme, puis en fait quand on mangeait il y en avait 15 autour de nous..
En tout cas le temps passé avec les parents est vraiment cool, après le cratère nous avons fait le pique-nique une nouvelle fois typique, des petites galettes de maïs que l'on accompagne au choix entre du porc mariné cuit, une petite salade de tomate, du salami, ou des tortillas. Des bières, des jus, les Costa riciens ne sont pas habitués à boire de l'eau au repas. Bef on passe encore un bon moment, puis on reprend la route pour la maison. On tombe à San José en pleine heure de pointe, la circulation dans cette ville est vraiment désespérante ! Le soir, on sort avec Francisco qui a l'habitude de faire un peu la fête avec ses amis. En bons touristes curieux, on goûte à toutes les expériences locales et on finit franchement dans le mal dans un after chez une fille que pas même Francisco ne connaissait pas réellement. Bref, on a trouvé nos marques ^^
La vue depuis le chemin du retour, la montagne en face est un autre volcan avec cratère.
Ensuite toujours sur le retour on a trouvé des fraises.
On s'est dit que ça foutrait les boules à tout le monde en France que ici ce soit la saison des fraises :)
Le lendemain, Francisco travaille toujours lui, et nous nous réveillons assez mal pour comprendre que la veille a été assez honnêtement arrosée. On s'est peut-être laisser un peu emballer par la situation. Aujourd'hui nous sommes seuls, livrés à nous même. Peu aprés le petit déjeuner, nous partons à la rencontre de San José. Une ville qui se révelle finalement sans grand intérêt ! On aura jonglé tout l'après midi entre la pluie et le beau temps, galéré à trouver des gens bredouillant assez d'anglais pour nous indiquer où nous pourrions trouver de quoi faire des cadeaux aux parents de Francisco. Finalement, nous mettrons la main en fin de journée sur un bouquet de fleurs pour sa mère, une bouteille de rhum pour son père, le tout non sans mal. Le soir on est un peu fatigué, mais c'est vendredi soir. Pour Francisco c'est synonyme de week-end. Et en début de week-end qu'est-ce qu'on fait quand on a 22 ans ? Ben ouais on fait la bringue. C'est reparti.. On a contrôlé un peu mieux les choses cette fois, on s'est retrouvé dans une boite assez cool, une grande maison transformée en apologie du monde de la nuit : deux grandes salles avec deux ambiances et un autre grand coin plutôt salon, dédié à la conversation. La salle d'en bas c'était de l'electro, un DJ apparemment turc, pas dégueu du tout et qui a fait le bonheur de mes oreilles.
À ma droite c'est Francisco.
Le couple en plus, ce sont des gens bien cools qu'on a rencontré dans le bar où on était.
Le lendemain Francisco est encore le premier levé puisqu'il a cours de français toute la matinée. On l'attend tranquillement à la maison, on empaquette nos affaires car c'était notre dernière nuit ici, nous nous préparons à prendre le bus en fin de journée en direction de Puerto Viejo. La visite du pays va enfin pouvoir commencer.